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Elisa FANTOZZI

Élisa Fantozzi élabore, « modélise », figure. Elle fictionne ses objets – artefacts souvent, car dupliqués par le biais du moulage – lesquels isolés, combinés, posés et déposés s’ouvrent à l’altérité inépuisable de leur référent. Ses œuvres muent. Rupture, respiration, rencontre : l’espace autre, toujours. Les fictions qu’elle met en scène jouent de l’identique apparaître, mais tendent à une certaine monstruosité perceptible dans l’écart créé notamment dans cette fixité où toute figure se retire laissant, ainsi qu’Alain Brussine1 l’écrit, une impression aussi fugace que tenace. Sans doute tient-elle à ces représentations à la limite du réel et de l’imaginaire, du souvenir et de l’advenir. Des simulacres qui, dans les disparités qu’ils offrent, imitent moins la vie qu’ils ne la rendent inaccessible. Maurice Blanchot2 avançait qu’ils l’établissent dans un double fixe qui lui échappe à la vie. Aussi l’artiste questionne-t-elle la distinction fondamentale entre naturel et artificiel, une stratégie qui peut-être dit plus sur notre réalité que le réel lui-même. La présence du corps – moulages de celui de l’artiste ou de statues – dans ce jeu des apparences, l’aliène, sinon à une esthétique morbide, du moins à celle d’une figure en sommeil comme une autre vie, mystique, scientifique, virtuelle. Les qualités émotionnelles et physiques des éléments disposés à même le sol et alentour provoquent une série de rencontres : entre les déplacements d’une personne dans l’espace et entre les choses agencées de manière à entretenir un rapport soigneusement établi.(...) "Le monde et le moi", texte de Sylvie Lagnier

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