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Jean HUGO

Arrière petit fils de Victor Hugo, Jean Hugo (1894 - 1984) est peintre, décorateur de théâtre et écrivain. 

À la fois peintre et grammairien, ami des avant-gardes et enraciné dans son terroir, rustique et spirituel, urbain et profondément campagnard, parisien par toutes ses attaches amicales et languedocien, de Lunel, sur les rives du Vidourle aux confins de l’Hérault et du Gard, par héritage et par le choix d’une vie « à l’écart (Lettre de Jean Hugo à Francis Poulenc, 30 octobre 1956, Francis…) », Jean Hugo (1894-1984) est assurément un homme rare.

 

Proche de Picasso et de Cocteau après la Grande Guerre, il se réfugie au seuil des années 1930 dans un vieux mas viticole, où règnent des paons, des figuiers, de nombreux enfants et des vieux tonneaux, et d’où la modernité semble à jamais bannie. Jean Hugo est sensible aux paysages, aux personnes, aux taureaux et aux vignes, autant qu’au latin et à la puissance de la présence liturgique. Fait peu commun : le peintre reçut pour ses autobiographies, deux prix de l’Académie française (1976 et 1984).

 

Baptisé en 1931, à presque quarante ans, il se rend quotidiennement à la messe matinale. « Image même de la modestie parfaite des enlumineurs », selon la formule de Cocteau, Jean Hugo « pèche par excès de modestie » selon un autre de ses amis. « Tu ne te soucies pas assez de ta gloire », le tance Picasso. En décembre 1967, à l’ORTF, il déclarait que la plus grande qualité d’un artiste était « le manque d’orgueil, l’humilité  (7 décembre 1967, Archives de l’INA.) ». Un de ses amis dominicains, le P. Alex-Ceslas Rzewuski, le décrivait ainsi dans un brouillon de son autobiographie : « J’admire la personnalité si exceptionnelle de ce cher ami, comme aussi j’admire son talent. Tout ce qui sort de son pinceau est empreint de la magie de son style personnel où le naïf, le sophistiqué et le classique s’harmonisent sans jamais se heurter ni se contredire. Jean Hugo pourrait être aussi bien un grand écrivain. La sobriété et la concision de son langage ne manquent jamais de dire ce qu’il y a d’essentiel  (Manuscrit de l’autobiographie du R. P. Ceslas Rzewuski, À….) »

Extrait du texte de "Un peintre spirituel, Jean Hugo" par Florian Michel dans Communio 2017/3-4 (N° 251-252), pages 144 à 152

« Le tempérament artistique de Jean Hugo se tient en dehors de toutes les modes. L'œuvre de Jean Hugo fait songer aux merveilleux résultats que produirait le délassement de quelque prince des temps anciens, tel qu'on en trouve dans les Contes des Mille et une Nuits. »

— Paul Morand.

« Jean Hugo a mêlé son calme presque monstrueux au tumulte des entreprises de notre jeunesse. II était, il reste l'image même de cette modestie parfaite des enlumineurs, chez qui la vérité quotidienne l'emporte sur les grâces décoratives. Sa main puissante, son gros œil jupitérien, son olympisme en quelque sorte, n'usent pas de foudres, mais de petites gouaches si vastes qu'on dirait que leur taille résulte d'un simple phénomène de perspective. Oui, c'est à distance qu'il semble voir la mer de Bretagne, et la garrigue par le gros bout de la lorgnette, ce qui ne l'empêche pas d'attirer autour de nous la mystérieuse odeur des algues et des simples. Jean Hugo, paysan subtil, moine médiéval, chasse l'ange du bizarre à force de connaître ses ruses par cœur. »

— Jean Cocteau.

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